JOHN HENRY


-traditional-


05 John Henry.mp3  (11.71 Mo)

When John Henry was a little baby
Sittin' on his daddy's knee
He picked up a hammer and a little piece of steel
And cried, "Hammer's gonna be the death of me, Lord, Lord
Hammer's gonna be the death of me"

Now the captain, he said to John Henry
"I'm gonna bring that steam drill around
I'm gonna bring that steam drill out on these tracks
I'm gonna knock that steel on down, God, God
I'm gonna knock that steel on down"

John Henry told his captain
"Lord, a man ain't nothin' but a man
But before I let this steam drill beat me down
I'm gonna die with a hammer in my hand, Lord, Lord
Die with a hammer in my hand"

John Henry driving on the right side
That steam drill driving on the left
Says, "'Fore I'll let your steam drill beat me down
I'm gonna hammer myself to death, Lord, Lord
I'll hammer my fool self to death"

Well captain said to John Henry
"What is that storm I hear ?"
John Henry said, "That ain't no storm, captain
That's just my hammer in the air, Lord, Lord
That's just my hammer in the air"

John Henry said to his shaker
"Shaker, why don't you sing ?"
'Cause I'm swinging thirty pounds from my hips on down
Yeah, listen to my cold steel ring, Lord, Lord
Listen to my cold steel ring"

Now John Henry he hammered in the mountains
His hammer was striking fire
But he worked so hard, it broke his heart
John Henry laid down his hammer and died, Lord, Lord
John Henry laid down his hammer and died

Well now John Henry, he had a woman
By the name of Polly Ann
She walked out of those tracks, picked up John Henry's hammer
Polly drove steel like a man, Lord, Lord
Polly drove that steel like a man

Well every Monday morning
When a blue bird, he began to sing
You could hear John Henry from a mile or more
You can hear John Henry's hammer ring, Lord, Lord
You can hear John Henry's hammer ring

So you can hear John Henry's hammer ring, Lord, Lord
You can hear John Henry's hammer rin

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NOTES

La chanson John Henry a été enregistrée le 19 mars 2005, à Thrill Hill East (Colt's Neck, NJ).
 

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"John Henry doit être une des chansons folk les plus enregistrées de l'histoire américaine. C'est aussi une de ces chansons qui semblent probablement le moins se baser sur un fait réel, mais c'était pourtant le cas.

Cette histoire vraie du combat de l'homme contre la machine s'est déroulée pendant la construction des voies ferrées à l'Est du pays, à la fin du XIXème siècle.

Le travail de ces foreurs n'était pas de marteler des clous dans le sol, pour fixer les rails. John Henry, et les hommes comme lui, creusaient des trous à flanc de montagnes, dans lesquels on plaçait des charges explosives, afin que les locomotives de tunnel puissent passer. Dans les années 1880, il était devenu possible d'accomplir ces mêmes tâches avec des machines de forage à vapeur et, comme toute automatisation, cette machine impliquait la fin du travail pour certains ouvriers : pas seulement le foreur mais aussi son "secoueur", qui tenait les cales ou les clous que le marteau enfonçait dans la roche.

John Henry a relevé ce challenge en défiant la machine, pour savoir lequel des deux pouvait creuser dans la montagne un trou plus profond, sur un temps donné. Le site de ce challenge n'est pas connu avec certitude, mais beaucoup pensent qu'il s'est déroulé en Virginie-Occidentale, pendant la construction du tunnel dans la Big Bend Mountain. Ou ailleurs dans une montagne du même nom.

Une hypothèse fascinante, racontée par John Garst de l'université de Géorgie, a expliqué que ces évènements se sont déroulés en Alabama, le 20 septembre 1887, dans le tunnel de Coosa ou dans celui de la montagne Oak, au profit de la compagnie C&W Railroad (aujourd'hui baptisée la Norfolk Southern). Selon cette version, John Henry était un homme noir, né esclave, et qui état originaire de Crystal Springs, Mississippi. Il a battu la machine à vapeur en creusant sur 8 mètres de profondeur, contre un petit 6 mètres pour la machine, puis est mort sur place.

Les détails sont moins importants que les grandes lignes, car il s'agit d'une légende. Les chemins de fer étaient alors l'instrument le plus puissant de l'expansion américaine vers l'Ouest, et il n'y avait virtuellement aucun endroit qu'ils ne pouvaient atteindre. Là où les voies ferrées étaient implantées, ont émergé une variété de "chansons du marteau" (l'autre fameuse chanson étant Take This Hammer). 

John Henry sortait du lot car la chanson portait en elle une série de messages complexes. C'est une chanson de protestation, dénonçant parfois le caractère remplaçable de l'homme, parfois les cadences infernales (dans une version, il est dit, "This old hammer killed John Henry / But it won't kill me, it won't kill me"). C'est aussi une chanson sur l'amour du travail (une version dit, "John Henry kissed his hammer / Kissed his hammer with a groan"). C'est le récit typique de l'homme face à la machine, et sur un autre plan, c'est un récit sur l'unité entre les travailleurs et leurs instruments. Depuis que John Henry est considéré être un homme noir - les emplois subalternes dans les chemins de fer étaient attribués en fonction de la couleur de peau - c'est une histoire sur la force et le courage du peuple afro-américain. C'est une histoire qui traite de la cruauté des patrons et de toute la structure puissante qui envoie les hommes à la mort sans ciller. Dans la version que chante Pete et Bruce, c'est également une histoire sur la fidélité du mariage et la force féminine.

La première version imprimée de John Henry est apparue en 1900, mais à cette époque-là, elle circulait déjà, de manière orale, depuis des années. En 1924, Fiddlin' John Carson a enregistré le premier disque; Ragtime Henry Thomas a été le premier artiste noir à l'enregistrer en 1927. Depuis, elle a été enregistrée des centaines de fois par des artistes bien connus, comme Dock Boggs, Big Bill Broonzy, Odetta, les New Lost City Ramblers, Charlie Daniels, Arlo et Woody Guthrie, Ronnie Hawkins avec le groupe appelé aujourd'hui The Band, John Lee Hooker, Leadbelly, Erskine Hawkins, Jerry Lee Lewis, Bill Monroe, Van Morrison, Paul Robeson, Blind James Campbell, et Porter Waggoner.

La version de Pete Seeger se trouve sur The Essential Pete Seeger, American Favorite Ballads, Vol. 1 et Clearwater Classics, parmi d'autres".

-Dave Marsh, 2006-

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