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Cleveland, 02 novembre 2008



Malls, Cleveland (OH) - 02 novembre 2009
Malls, Cleveland (OH) - 02 novembre 2009
"Bonjour Cleveland,

C'est bon d'être ici aujourd'hui au milieu d'amis. J'aimerais remercier le Sénateur Obama et son équipe de m'avoir invité. Je suis venu ici à de nombreuses reprises depuis 1973, mais jamais en un jour aussi glorieux que celui-là. Nous sommes à un carrefour.

J'ai passé 35 années à écrire sur l'Amérique et sur son peuple. Qu'est-ce que cela signifie d'être Américain ? Quels sont nos devoirs, nos responsabilités, nos attentes raisonnables lorsque nous vivons dans une société libre ? Je me suis vu moins comme un partisan d'un parti politique en particulier, que comme un défenseur d'un ensemble d'idéaux. La justice sociale et économique, l'Amérique comme une influence positive partout dans le monde. La vérité, la transparence et l'intégrité d'un gouvernement. Le droit pour tous les américains à un travail, à un salaire minimum vital, à une éducation dans une école décente, à une vie comblée par la dignité du travail, par la promesse, et par la sainteté du foyer. Voilà les choses qui font une vie, qui construisent et définissent une société. Voilà les choses auxquelles nous pensons au plus profond de nous, quand nous parlons de nos libertés. Aujourd'hui, ces libertés ont été endommagées, et réduites par huit années d'un gouvernement irréfléchi, imprudent et moralement à la dérive.

J'ai passé la majeure partie de ma vie de musicien à évaluer la distance entre le rêve américain et la réalité américaine. Pour beaucoup d'Américains, qui aujourd'hui perdent leur emploi, leur maison, qui voient l'argent de leur retraite disparaître, qui n'ont aucun accès aux soins médicaux, ou qui ont été abandonnés dans nos quartiers déshérités, la distance entre ce rêve et cette réalité n'a jamais été aussi grande ou aussi douloureuse. Je crois que, dans sa propre vie et dans son travail, le Sénateur Obama a pris la mesure de cette distance. Je crois que dans son cœur, il comprend le prix à payer pour cette distance, dans le sang et dans la douleur, dans la vie quotidienne de chaque américain. Je crois qu'en tant que président, il travaillerait pour ramener ce rêve à la vie, et dans les vies de beaucoup de nos concitoyens américains qui ont, à juste titre, perdu foi en sa signification.

Dans mon travail, je parcours le monde, et je joue de temps en temps dans de grands stades, tout comme le Sénateur Obama. Je trouve toujours que, où que j'aille, l'Amérique reste pour l'Homme un reposoir pour ses espoirs et ses désirs. Qu'en dépit de l'érosion terrible de notre position partout dans le monde, nous restons pour beaucoup une maison de rêves. Un millier de George Bush et un millier de Dick Cheney ne seront jamais capables de démolir cette maison-là. C'est là quelque chose que nous pouvons faire, et nous n'allons pas laisser cette situation se produire.

Cette administration va quitter le pouvoir, nous laissant sur les bras les tragédies nationales que sont Katrina, l'Irak, et notre crise financière. Notre maison des rêves a été abusée, pillée et laissée dans un tel état de délabrement. Elle a besoin d'être défendue contre tous ceux qui voudrait la brader pour le pouvoir, pour l'influence ou pour l'argent facile. Elle a besoin de bras forts, de cœurs, et d'esprits. Elle a besoin d'une personne qui ait la compréhension, la modération, la capacité à délibérer, la maturité, le pragmatisme, la solidité et la foi du Sénateur Obama. Mais plus que tout, elle a besoin de nous. De vous et de moi. Tout ce que possède une nation pour l'empêcher de tomber en ruines est le contrat social qui lie ses citoyens entre eux. Quelle que soit la grâce que Dieu a jugé bon de nous transmettre, elle réside dans nos liens les uns envers les autres, en respectant la vie, les espoirs, les rêves de l'homme ou de la femme de la rue, ou à l'autre bout de la ville. C'est ce qui nous permet de revendiquer notre petite place au Paradis. Ces dernières années, ce contrat a été déchiré et alors que nous regardons, à présent, autour de nous, il se déchire sous nos yeux. Mais aujourd'hui, nous sommes à un carrefour.

Je suis honoré d'être là sur la même scène que le Sénateur Obama. Depuis le début, il y a eu quelque chose dans le Sénateur Obama qui lui a fait invoquer nos meilleurs anges, il me semble, car il a eu une vie où il a souvent été obligé d'invoquer les siens. Nous allons avoir besoin de tous les anges possibles face au dur chemin qui nous attend. Le Sénateur Obama nous a aidé à reconstruire notre maison, la faisant assez grande pour contenir les rêves de tous nos citoyens. Car le niveau que nous atteindrons dans l'accomplissement de cette tache nous éclairera sur la signification d'être Américain dans ce nouveau siècle, sur ce qui est en jeu, et sur ce que cela signifie de vivre dans une société libre. Aujourd'hui, je ne sais pas pour vous, mais moi, je veux qu'on me rende mon rêve, je veux qu'on me rende mon Amérique, je veux qu'on me rende mon pays.

Il est donc maintenant temps de soutenir Barack Obama et Joe Biden et les millions d'Américains qui désirent ardemment voir un nouveau jour se lever, de relever nos manches et de nous préparer à cette résurrection."

Malls, Cleveland (OH) - 02 novembre 2009
Malls, Cleveland (OH) - 02 novembre 2009

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NOTES

Ce discours, prononcé au cours de la campagne présidentielle américaine 2008, avait pour but de soutenir le candidat démocrate, Barack Obama, mais aussi d'inciter de nouveaux votants à s'enregistrer sur les listes électorales et d'apporter de nouveaux volontaires pour la campagne du sénateur de l'Illinois.


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