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AMERICAN SKIN (41 SHOTS)

PEAU D'AMÉRICAIN (41 COUPS DE FEU)



(41 shots)
...

41 shots and we'll take that ride
'Cross this bloody river to the other side
41 shots cut through the night
You're kneeling over his body in the vestibule
And praying for his life

Well, is it a gun
Is it a knife
Is it a wallet
This is your life

It ain't no secret (it ain't no secret)
It ain't no secret (it ain't no secret), no secret my friend
You can get killed just for living in your American skin


(41 shots)
...

41 shots, Lena gets her son ready for school
She says "On these streets, Charles, you've got to understand the rules
If an officer stops you, promise me you'll always be polite
And that you'll never ever run away
Promise Mama you'll keep your hands in sight"

Well, is it a gun
Is it a knife
Is it a wallet
This is your life

It ain't no secret (it ain't no secret)
It ain't no secret (it ain't no secret), no secret my friend
You can get killed just for living in your American skin


(41 shots)
...

Is it a gun
Is it a knife
Is it in your heart
Is it in your eyes

It ain't no secret (it ain't no secret)
It ain't no secret (it ain't no secret)
It ain't no secret (it ain't no secret)

41 shots and we'll take that ride
'Cross this bloody river to the other side
41 shots, got my boots caked in this mud
We're baptized in these waters (baptized in these waters)
And in each other's blood (and in each other's blood)

Well, is it a gun
Is it a knife
Is it a wallet
This is your life

It ain't no secret (it ain't no secret)
It ain't no secret (it ain't no secret), no secret my friend
You can get killed just for living in
You can get killed just for living in
You can get killed just for living in
You can get killed just for living in
You can get killed just for living in your American skin

(41 shots)
You can get killed just for living in
...

****


(41 coups de feu) (1)
...

41 coups de feu et nous ferons la traversée
De cette rivière de sang jusqu'à l'autre rive
41 coups de feu transpercent la nuit
Tu t'agenouilles au-dessus de son corps dans le vestibule
Et pries pour sa vie

Est-ce un revolver
Est-ce un couteau
Est-ce un porte-feuille
Ceci est ta vie

Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret)
Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret), pas de secret mon ami
Tu peux te faire tuer juste en vivant dans ta peau d'Américain


(41 coups de feu)
...

41 coups de feu, Lena prépare son fils pour l'école
Elle lui dit "Dans ces rues, Charles, tu dois comprendre les règles
Si un policier t'arrête, promets-moi d'être toujours poli
Et de ne jamais prendre la fuite
Promets à maman que tu garderas les mains bien visibles"

Est-ce un revolver
Est-ce un couteau
Est-ce un porte-feuille
Ceci est ta vie

Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret)
Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret), pas de secret mon ami
Tu peux te faire tuer juste en vivant dans ta peau d'Américain


(41 coups de feu)
...

Est-ce un revolver
Est-ce un couteau
Est-ce dans ton cœur
Est-ce dans tes yeux

Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret)
Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret)
Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret)

41 coups de feu et nous ferons la traversée
De cette rivière de sang jusqu'à l'autre rive
41 coups de feu, j'ai les bottes couvertes de cette boue
Nous sommes baptisés dans ces eaux (baptisés dans ces eaux)
Et dans le sang de l'autre (et dans le sang de l'autre)

Est-ce un revolver
Est-ce un couteau
Est-ce un porte-feuille
Ceci est ta vie

Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret)
Il n'y a pas de secret (il n'y a pas de secret), pas de secret mon ami
Tu peux te faire tuer juste en vivant...
Tu peux te faire tuer juste en vivant...
Tu peux te faire tuer juste en vivant...
Tu peux te faire tuer juste en vivant...
Tu peux te faire tuer juste en vivant dans ta peau d'Américain

(41 coups de feu)
Tu peux te faire tuer juste en vivant...
...

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NOTES

Une version studio, quasiment identique à cet enregistrement, figure sur l'album High Hopes (2014).

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(1) Les 41 coups de feu font référence à la mort de Amadou Diallo, un jeune guinéen abattu à New York, devant chez lui, le 4 février 1999 par quatre policiers en civil. A la recherche d'un violeur en série correspondant à son profil, mais se trompant de cible, les policiers ont fait feu sur Amadou Diallo à 41 reprises, alors même qu'il n'était pas armé, et qu'il sortait... un porte-feuille. Au cours d'un procès qui s'est tenu le 25 février 2000, les quatre policiers (blancs) ont été acquittés.

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AMERICAN SKIN (41 SHOTS)
"J'ai été surpris, car l'incident Diallo avait été massivement rapporté dans les journaux et les magazines, et j'ai pensé que la chanson n'était qu'un développement de la musique que j'avais écrite au cours de ma carrière. C'était une méditation sur la signification qu'implique le fait d'être un Américain à un moment donné.

J'ai presque trouvé ça amusant que tous ces gens parlent d'une chanson qu'ils n'avaient jamais entendu, puisque le disque n'était pas sorti. La chanson avait été jouée une seule fois à Atlanta quand cette agitation a commencé. Nous étions en train de répéter pour les spectacles de New York et (le guitariste) Steve (Van Zandt) a amené ces journaux et on s'est tous dit,
"Bon sang, qu'est-ce qui se passe ?".

Il me semblait que le sujet le plus important à traiter, en ce changement de siècle, était la question des races en Amérique, et la façon dont nous nous traitons les uns les autres. Jusqu'à un certain degré, la réponse à cette question va grandement décidée de la façon dont la nation toute entière se relèvera ou s'écroulera au final. Je voulais insister sur le fait que les gens de couleur sont perçus à travers le voile de la criminalité et que, en fin de compte, ils sont considérés comme moins américains que d'autres américains, en quelque sorte, et par conséquent comme des personnes avec moins de droits. Pas seulement par les forces de l'ordre mais par le type derrière son comptoir, dans son épicerie, ou qui que ce soit.

Le premier couplet parle de gens essayant de traverser la rivière des races, et de la façon dont cette rivière est entachée de sang. Le second couplet traite d'une mère envoyant son enfant à l'école, et devant lui donner des instructions très précises sur la façon de se comporter. C'est si douloureux pour elle, car la plupart des gens partent du principe qu'ils seront en sécurité, mais elle ne peut pas tirer cette conclusion. Elle sait que le moindre mouvement ou le moindre malentendu pourrait signifier la fin de ta vie
" (Los Angeles Times, 01.04.2001)

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"J’ai pensé qu’elle faisait partie de mon œuvre, tout comme The Promised Land ou de toute autre chanson. Je l’ai jouée à Atlanta et vous pouviez voir qu’elle passait bien. Les gens l’ont écoutée, et puis Steve est arrivé en courant pendant les répétitions et m’a dit, "Et mec, t’as vu la une du journal ?" Je lui ai dit non. "Tu fais la une des journaux". Je lui ai répondu : "Vraiment ?". On me traitait de salopard et de pédé instable (...) Je recevais des lettres de gens qui me demandaient de ne pas la jouer.

Nous l’avons jouée au Madison Square Garden, et les parents de Amadou Diallo sont venus. Des gens nous ont hués, ont fait des doigts d’honneur. Je me suis dit, "C’est pour ce genre d’événement que notre groupe existe. C’est ce que nous faisons". La seule chose qui était inhabituelle à ce moment-là, c'était que nous ne comprenions pas ce qui se passait, les reportages aux informations, les articles dans les journaux. Vous écrivez une chanson sur un sujet, mais ça montre que les gens font, peut-être, une affaire personnelle de la musique. Il y a quelque chose dans la musique qui laisse des empreintes sur votre imagination" (Spectacle, 25.09.2009)

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"American Skin m'est venue alors que j'allais jouer à Atlanta et New York. Il s'agissait des deux dernières dates de la tournée, et je voulais écrire quelque chose de nouveau [...] Beaucoup de monde en avait une opinion arrêtée alors qu'on ne l'avait encore jamais entendue, tout simplement. Et si jamais on l'avait entendue, on ne l'avait pas réellement écoutée, car il s'agissait d'un tableau équilibré de cet incident, les coups de feu tirés sur Amadou Diallo.

C'est une de mes chansons dont je suis le plus fier. La famille de Diallo est venue assister au concert au Madison Square Garden. Il y a eu quelques sifflets lorsque nous l'avons jouée. Certains policiers m'ont fait des doigts d'honneur, mais ça allait. Il y a eu des huées et des applaudissements, mais c'était une chanson parmi d'autres, au final.

Mais elle a été écrite avec l'idée qu'au cœur de nos problèmes raciaux, il y a la peur. La haine arrive après. La peur est instantanée. Donc, dans American Skin, je pense que ce qui vous touche, c'est la peur de cette mère pour son fils, une peur qu'elle doit lui transmettre pour qu'il puisse être en sécurité. C'est déchirant de voir un jeune enfant éduqué de cette façon-là. Et le policier vit aussi dans son propre monde de peur. Il a une famille à la maison, avec des attentes et des besoins. Ils sont tous les deux les pions en chair et en os de siècles de conflits jamais résolus sur la race. Et à chaque année qui s'achève, une facture arrive, et chaque année où le problème n'est pas résolu, l’acquittement de cette facture arrive à échéance, et l’acquittement se paye dans le sang et les larmes, le sang et les larmes de nous tous.

Voici les enjeux auxquels je pensais en l'écrivant, et c'est une des chansons dont je suis encore aujourd'hui le plus fier. C'est une bonne chanson. Elle a tenu dans la durée et elle a bien fait son job." (The Atlantic, 09.06.2020)

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AMERICAN SKIN (41 SHOTS)


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